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Published on: 25/05/2019

Selon les témoignages, le nom Banfora serait une déformation du mot local « Gouafo » et signifierait clairière en langue « Karaboro. » La ville de Banfora est également appelée, "la cité du paysan Noir" en référence à l’administrateur colonial et commandant du cercle de Nérigaba, Robert de la Vignette qui, dans son ouvrage publié en 1931 (Les Paysans noirs) mettait en exergue les durs labeurs des paysans de cette partie du Burkina à l’époque de la Haute-Volta.

Enfin, Banfora, c’est le lac de Tengrela ou les chutes d’eaux de Kafiguéla, ces cascades qui ont donné leur nom à toute la région.

La ville de Banfora a été érigée en commune de plein exercice par décret 60-249 du 19 juin 1960 avec un conseil municipal initial prévu par la loi 4/59 AL du 9 décembre 1959. La Haute-Volta comptait en ce moment six communes de plein exercice : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Kaya, Koudougou et Ouahigouya.

Le Conseil municipal élu pour un mandat de 5 ans de 2016 à 2021 comprend 33 membres avec à sa tête le Maire, Monsieur Aboubacar Héma. Au plan professionnel, Monsieur Héma est un expert fiscaliste, responsable d’un cabinet privé basé à Ouagadougou. L’administration communale emploie 133 agents dont 65 permanents.

Climat

Banfora est l’une des communes les mieux arrosées du pays, avec un cumul pluviométrique moyen annuel de 1021, 8mm, réparti sur une moyenne de 70 jours de pluies. Les précipitations sont étalées parfois sur 8 mois (mars à octobre) avec un mois d’août plus pluvieux (293,9mm). Trois mois (juillet, août, septembre) enregistrent des précipitations supérieures à 150 mm alors que 4 autres (avril, mai, juin et octobre) ont des précipitations comprises entre 60 mm et 90mm. Les températures moyennes annuelles varient entre 17°C et 36°C, soit une amplitude thermique de 19°C. Notons que la température moyenne varie peu au cours de l’année : Le maximum de la moyenne mensuelle est de 31°C en mars et avril et le minimum est de 25°C en août et de 26°C en décembre-janvier. Mais l’amplitude des variations thermiques journalières est bien plus importante en décembre 13°C (la nuit les températures chutent à 20°C et la journée elles peuvent atteindre 33°C) qu’en août 7°C (la nuit les températures chutent à 22°C et la journée elles peuvent atteindre 29°C).

Topographie

A l’image de la province de la Comoé, le relief de la commune de Banfora est relativement accidenté. Il est dominé principalement par deux unités topographiques : les plateaux et les plaines. On y distingue deux formations géologiques : l’antébirimien et le birimien. Les sols sont relativement variés, répartis en fonction des conditions topographiques et édaphiques du milieu. Les sols ferrugineux avec leurs dérivés sont dominants (71,99% du territoire de la commune), ensuite viennent respectivement les sols hydromorphes (16,35%), ferralitiques (2,58%) et les lithosols (7,87%). Le territoire de la commune de Banfora est situé dans le sous bassin de la Comoé et comprend 3 barrages (Lobi, Banfora, Bounouna), 1 lac (lac de Tengrela) et de multiples rivières et zones humides. Les réserves en eau souterraine sont bonnes à cause de la bonne pluviométrie. La nappe phréatique est relativement superficielle (12m en moyenne) avec l’apparition de sources d’eau par endroit.

Population

Sur le plan démographique, la population de la commune de Banfora est passée de 54 213 habitants en 1996 à 109 824 habitants en 2006, pour atteindre 153 574 habitants en 2017. Les hommes et les femmes représentaient respectivement 49,7% et 50,3 % de la population en 2006. La répartition géographique de la population est inégale entre le milieu rural (31%) et le milieu urbain (69%). Le taux de croissance annuel moyen est de 2, 9% contre 2, 64% pour la région. Environ 41% de la population ont moins de 15 ans (64% en milieu urbain contre 37% en milieu rural), tandis que la tranche de 15 à 64 ans représente 57% et la population de 65 ans et plus seulement 2 %. La structure de sa population laisse entrevoir une population à majorité jeune et aux besoins sociaux énormes. 

L’offre de services sanitaires est insuffisante et se caractérise une faible accessibilité financière de la population, l’insuffisance des équipements et du personnel soignant et la faible implication communautaire. Le paludisme et les affections respiratoires représentent les 2/3 des motifs de consultation dans les formations sanitaires et les maladies d’origine hydrique figurent parmi les dix principales pathologies. 

Le système éducatif dans la commune de Banfora fait d’importants progrès en matière de scolarisation au primaire. En effet, le taux brut de scolarisation au primaire est passé de 30 % en 1990 à près de 90,7% en 2018 soit 93% chez les garçons, contre 88,6% chez les filles. Quant au taux d’achèvement scolaire, il est de 69% en 2018 soit 75,4% pour les garçons et 63,2 % pour les filles.

Zones rurales de Banfora, crédit photo Anne Mimault, 2017

Activités économiques

Les principales activités économiques sont l’agriculture et l’élevage, de types extensifs, malgré les potentialités du milieu. On ne peut parler de Banfora sans évoquer le rônier, ce palmier aux feuilles en forme d’éventail et qui est très courant dans la région. Le rônier est une vraie providence pour les populations qui utilisent ses feuilles dans la vannerie et son tronc pour la construction de leurs habitations. On tire également de cet arbre le "bandji", ce vin de palme très apprécié des fins connaisseurs. A ce sujet, il faut souligner qu’un des fils de la région, Soungalo Koné a réussi à stabiliser cette boisson et à la mettre en bouteilles. Ainsi conditionné, le bandji peut être conservé pendant longtemps et garder toute sa saveur. Il peut même être transporté en dehors du pays sans rien perdre de sa fraicheur.

La commune de Banfora abrite par ailleurs des unités industrielles d’importance tels la SN SOSUCO (fabrique de sucre), le GMB (farine), la SOFITEX (2 unités d’égrenage de coton), et une dizaine d’unités de transformation de produits agro-sylvo-pastoraux.

Ville carrefour, industrielle et commerciale, située au cœur de l’axe transfrontalier Sikasso- Korhogo-Bobo-Dioulasso, elle a un potentiel économique fort appréciable mais faiblement mis à profit à ce jour par les décideurs politiques et administratifs.

Le tourisme s’y développe grâce aux sites touristiques reconnus aux plans national et international tels que les cascades de Karfiguela, les dômes de Fabédougou, la mare aux hippopotames de Tengrela.

L’artisanat est beaucoup développé à Banfora avec au premier plan la vannerie.

Sur le plan culturel, il y a entre autres les danseuses appelées "trembleuses", ces charmantes jeunes filles si grâcieuses dans leur prestation lors des soirées de balafons accompagnés de flûtes.

Pauvreté

L’analyse de l’incidence de la pauvreté dans la commune en 2010 montre que 39% des habitants vivent avec moins de 108.454 FCFA par an contre 37,2% en 2007.

Ces différents facteurs sont déterminants pour un bon développement du secteur de l’eau. Ils induisent des besoins en eau pour les différents usages (économiques et sociaux), mais aussi des ressources financières pour le développement des services (taxes et tarifs). Il revient donc à la commune et à ses partenaires d’œuvrer à une bonne interaction de ces facteurs territoriaux pour mieux répondre aux besoins socio-économiques des populations.

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