Au Burkina Faso IRC et ses partenaires proposent d'aborder le plaidoyer pour l'eau et l'assainissement en brisant les cloisons entre les secteurs afin d'interpeller le gouvernement, les partenaires et les citoyens avec plus d'impact.
Publié le: 11/12/2016
Cela fait belle lurette que certaines ONG militent pour l'accès à l'eau et à l'assainissement... et malgré des avancées, 748 millions de personnes n'ont toujours pas accès à une source d'eau potable et 2,5 milliards manque d'accès à l'assainissement. Au Burkina Faso, les taux d'accès sont parmi les plus bas du monde. En parallèle d'autres ONG militent pour l'éducation, pour la santé, pour la sécurité alimentaire, pour l'environnement ... et pourtant on pourrait argumenter collectivement que tout commence avec l'eau.
En même temps, on parle depuis des décennies de pauvres, de démunis, de bénéficiaires... compromettant ainsi la capacité de communautés entières à se définir, à s'imposer, à se développer.
Adopter une « Approche Basée sur les Droits Humains » permet de changer la donne par un changement de logique. On ne parle plus de bénéficiaires plus ou moins passifs, mais de détenteurs de droit, qui sont acteurs clés dans leur propre développement avec le pouvoir de revendiquer ce qui leur est dû. De l'autre côté, cette approche met l'Etat en tant que principal débiteur d'obligation devant son devoir de protéger, respecter et mettre en œuvre les droits de ses citoyens et de leur rendre compte.
En 2010 la reconnaissance du droit à l'eau et à l'assainissement par l'Assemblée Générale des Nations Unis dans sa Résolution 64/292, permet d'asseoir une approche basée sur les droits humains pour l'eau et l'assainissement dans un cadre des droits humains du plus haut niveau.
C'est dans ce contexte qu'IRC propose en avril 2015 des alternatives concrètes dans son rapport «Promouvoir l'approche fondée sur les droits humains dans le secteur Eau et Assainissement au Burkina Faso». Le rapport souligne comment l'analyse de la situation, des enjeux et des acteurs change quand on applique la logique « droits humains », permettant entre autre de mettre en relief les iniquités et la discrimination. Ce rapport propose d'ailleurs d'impliquer une gamme d'acteurs plus large que des acteurs habituels du secteur, notamment:
C'est pour concrétiser ces propositions qu'en mai 2016 est née « L'Alliance FAS'EAU », un réseau d'acteurs de ces différentes catégories, réunis autour d'une même cause, le droit à l'eau potable et à l'assainissement. Ses membres, présentés dans le tableau ci-dessous, misent sur la formation, l'information, le débat, la veille, le contrôle et tous moyens constructifs d'interpellation et de pression pour atteindre leurs objectifs.
Membres de l'Alliance FAS'EAU
ONG – Eau et Assainissement | ONG – autres secteurs de développement | Organisations – droits | Médias |
Fasozine | |||
Commission Nationale du Livre Bleu | Ligue des consommateurs du Burkina | Lefaso.net | |
| Radio Oméga | ||
Musée de l’Eau |
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| RTB |
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| Savane FM |
Dans une récente interview par FasoZine, Juste Hermann Nansi, Directeur d'IRC Burkina et Coordinateur de l'Alliance FAS'EAU revient sur le contexte et les objectifs de la création du réseau, et encourage les partenaires à soutenir cette Alliance, qui vise, en prenant l'angle droits humains et en cassant les cloisons entre les secteurs, à faire prendre conscience à tous les citoyens du Burkina Faso de leurs droits et de leurs obligations pour faire du droit à l'eau et à l'assainissement une réalité dans leur pays. Il convient de signaler que l'initiative de l'Alliance FAS'EAU s'inscrit dans le mouvement international Watershed coordonné par IRC et qui promeut le contrôle citoyen de l'action publique en matière d'eau et d'assainissement comme levier de la réalisation de l'ODD6.